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LES HASARDS DE L'HISTOIRE, extrait nouvelle N° 3 : MÉMOIRES D’UN ROUÉ

…Au cœur du Brignolais où j’avais vu le jour, de pauvres malheureux mus par le désespoir et l’instinct de survie écumaient les campagnes, bandits de grands chemins détroussant tous ceux qui passaient à leur portée, que ce soit riches ou pauvres, pourvu que leurs victimes soient mieux loties qu’eux-mêmes !

Quant à moi, le destin vint frapper à ma porte un jour, à La Valette, sous les traits d’une femme et de ses quatre enfants, pauvres êtres faméliques qui mendiaient leur pitance aux portes d’une église.

Ému, je leur offris le pain de mon repas. La mère, me baisant la main de gratitude, me raconta avec des sanglots dans la voix sa lamentable histoire.

Pour avoir détourné quelques kilos de sel de contrebande afin de nourrir sa famille, son mari avait été jeté en prison au bagne de Toulon, les laissant sans ressources. Jusque-là, elle avait survécu d’expédients, allant jusqu’à se vendre pour de la nourriture.

Mais elle sentait bien que l’ombre de la mort approchait à grands pas :

- Je suis à bout de forces. Le courage me manque quand je vois mes enfants s’éteindre comme des chandelles que l’on mouche… Que vont-ils devenir si je pars avant eux ?… Il n’y a plus d’espoir pour nous, mon bon monsieur ! Plus d’espoir…

Puis sa voix se brisa, en douceur, comme une mince couche de glace qui s’effrite. De ses paupières closes, quelques larmes filtrèrent mais ne coulèrent point, pareilles à la rosée discrète du matin qui demeure en suspens, l’espace d’un instant, au rebord du feuillage, avant de s’évanouir, aspirée par le jour.

C’est à ce moment-là que ma vie bascula et que je décidai d’agir en hors-la-loi pour secourir les pauvres.

En premier lieu, je m’occupai d’organiser l’évasion de cet homme et de ses compagnons, deux gaillards qui, dès lors, ne me quittèrent plus.

Je vous entends d’ici murmurer entre vous :

- Mensonge ! Il affabule ! Faire évader des hommes du bagne de Toulon ? Cela est impossible ! Comment aurait-il fait ?

Eh bien ! Il vous faudra me croire sur parole ! Je connaissais du monde et des gens dans la place, voilà tout ! Le fait est que, depuis ce jour-là, Sampan, Jacques Bouilly, Joseph Augias et moi fûmes inséparables tels les doigts d’une main…


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